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BLACK
DEATH / DEATH BLACK
FRANCE
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HELL
/ HEAVEN
BEER / WATER
1. Salut! Quoi de neuf chez Black bleeding? Les futs à bière sont bien pleins?
Balmuzette : Les stocks de bière sont full mais ce n’est pas nouveau. La bière reste pour nous un ingrédient essentiel du « rock n roll » au sens très large. Ce qui est nouveau, c’est notre supermagnifique CD « A BRIGHT FUTURE » qu’on a mis 5 ans à pondre. Pour nous ce n’est pas une durée exceptionnelle. On prend le temps qu’il faut, on n’a pas de plan de carrière. Et même si l’âge augmente, la furie ne diminue pas.
2. Votre dernier album s'intitule "A bright future", tu peux nous le présenter en quelques mots? Un rapport entre le titre et la crise actuelle qui ne veut toujours pas nous lâcher?
Comme beaucoup de choses chez Black Bleeding, il y a du 1er degré, mais aussi beaucoup de 2e degré. A Bright Future n’est pas à proprement parler un concept album, mais le temps qui passe y est un thème récurrent, avec ses nombreuses facettes : ses côtés inquiétants, comme la crise dont tu parles, la mort qui se rapproche lentement mais inéluctablement, qui nous fait prendre conscience de la valeur du temps, de plus en plus précieux à mesure qu’on vieillit. Le fait qu’à plus de 40 ans, on a l’impression d’être encore un groupe d’ados, l’expérience en plus (older fatter balder, qui devient Older faster bolder). Cela dit, nous ne faisons que donner des pistes de réflexions, à vous d’en conclure ce que bon vous semble. Nous ne sommes pas des moralistes. Attention : comme déjà dit, il y a beaucoup de 2e degré dans cette réponse !!
3. Qu'est-ce que tu dirais à nos lecteurs pour les convaincre d'y jeter une oreille? (Voir plus). Renvoyez-vous, après utilisation, les membres qui vous ont été expédiés avec les paiements, ou en conservez-vous certains (culs, paires de seins... On sait jamais, ça peut servir Ah Ah)
C’est un album
dans lequel il y a pas mal d’ingrédients « traditionnels » du genre,
mais aussi de grosses différences par rapport aux clichés, des influences
très variées. Il est donc à la fois classique et complètement atypique.
C’est à la fois un CD où les amateurs de brutal trouveront leur
bonheur, mais surtout pas une galette qui ressemble à 1000 autres.
A force d’essayer de jouer vite et/ou compliqué, beaucoup de groupes
ont perdu en énergie, en efficacité…pas nous !
Quant à ta sous-question,
elle est complètement stupide ! (Eh non, reviens, c’est encore du
2e degré !!)
4. Contrairement à pas mal de groupes proches du black qui jouent sur le côté sociopathe, claustrophobe ou misanthrope, la musique de Black bleeding met de bonne humeur (Ou du moins, l'énergie qu'elle dégage est moins négative...). Est-ce seulement une histoire de bière, de réchauffement mutuel durant les longues soirées d’hiver, ou il faut chercher un peu plus loin...? A ton humble avis, jouez-vous plutôt du "black/ death", du "black/ black" ou simplement du "métal/ métal" (C'est plus métal que métal...)?
Ca doit être le reflet de notre personnalité : Quand des indécrottables blagueurs épicuriens jouent du metal extrême, ça donne ce résultat. On n’a rien calculé à l’avance : On a joué ce qui nous plaisait, avec le son et l’ambiance qui nous plaisait, et voilà ce que ça a donné. On nous dit souvent que Black Bleeding est un groupe « sincère ». J’ai du mal à comprendre qu’on puisse faire de la musique underground sans être sincère (dans quel but ?), mais bon… On est assez bièrophiles, et ça doit forcément avoir une influence (enfin, alex est plutôt vin). Si on doit se mettre une étiquette, je dirais « Brutal Divers », ou peut-être « Death Black Festif » ? black festif, c’est rigolo, hein.
5. Quand j'écoute le jeu de votre batteur, Balmuzette, j'ai l'impression d'entendre du "Battles in the north", du "Reek of putrefaction", du "Suomi Finland perkele", avec des roulements de toms à la Dave Lombardo. Est-ce qu'il peut donner les noms des batteurs et albums qui ont été les plus influents sur son jeu?
Les anciens
Carcass et Slayer période Lombardo sont parmi mes favoris : Alex
ne peut pas comprendre que je préfère Lombardo à Bostaph mais c’est
comme Animal dans Motorhead, c’est celui qui à joué sur les titres
précurseurs, les vraiment innovants, ceux qui ont fait la légende
du groupe. Le black metal j’aime mais ça me lasse assez vite, j’en
écoute pas des heures en suivant. Ugra Karma, de Impaled Nazarene
a tourné en boucle chez moi pendant un moment.
J’ai commencé
à jouer de la batterie en 1980 et j’ai toujours aimé la musique
qui « en a ». A cette époque, j’écoutais du punk (Exploited, Subhumans
Dead Kennedys…) et du hard Rock (AC /DC, Judas, Van Halen…). J’ai
appris à jouer en accompagnant leurs disques. AC/DC était alors
considéré comme le plus extrême possible. Ensuite, j’ai suivi les
évolutions de surenchère dans la sauvagerie et la vitesse (Venom,
Destruction, Dark Angel…). Donc mes influences sont très NWOBHM,
Punk HC et trash, la vitesse venant par la suite. Un grand précurseur
du style bûcheron reste l’immense Keith Moon (The Who, allez voir
sur Youtube).
En fait, pour avoir des rythmes extrêmes qui arrachent
bien, ça semble évident, mais il faut d’abord maîtriser les tempi
lents.
6. Si Black bleeding était un plat à base de pommes de terre, lequel serait-il? (D'un côté, quand elle est bien dense la purée peut être lourde voir écrasante (Pour l'estomac), de l'autre tout ce qui est frites et "petits carrés" est cuit dans un bain d'huile à haute température (Plonger un corps humain là-dedans donnerait une impression assez infernale)). Etes-vous plutôt écrasement ou torture à l’huile bouillante ? (Ma question n'est pas complétement innocente, une partie du groupe est originaire de Belgique...)
On serait des
pommes dauphines car le dauphin est un animal gracieux et intelligent,
qui évoque la beauté des sirènes et la fraîcheur des séries télévisées
naïves d’avant Goldorak. Quand à la pomme, c’est un fruit rond et
juteux, aux plusieurs couleurs vives et brillantes. Le jus de pomme,
outre ses nombreuses vitamines, est un excellent antiseptique. Sans
pomme, pas d’Adam, donc pas d’humanité, pas de Blanche Neige, pas
de Maurice Chevalier, pas de 9e symphonie de Beethoven, pas de schtroupmfs,
pas de Chirac, pas de pain…
La pomme dauphine va sauver le monde
grâce à ses incroyables qualités, et Black Bleeding se veut partie
prenante dans cette dynamique salutaire.
7. Si Black bleeding était un "outil", lequel serait-il et pourquoi? (Peut-être le marteau de Thor, ou la pelle de Nicolas le jardinier?)
Le marteau de Thor, parce que je ne connais pas Nicolas le jardinier.
8. Quand tu réécoutes les albums de Black bleeding à quoi penses-tu? Quel est le ou les enregistrements dont tu es le plus fier?
Réécouter mes
anciens enregistrements, je fais ça rarement. Parce que, si écouter
la musique que j’aime me procure une certaine jouissance, m’écouter
moi-même peut donner une curieuse sensation de masturbation. Chaque
enregistrement que je sors me semble meilleur que le précédent,
et c’est tant mieux ! En s’écoutant rarement, c’est un peu comme
feuilleter un vieil album de photos : on est surpris de soi-même.
Des fois en bien, et puis des fois en mal.
9. Pourquoi le saignement est-il noir, et pas vert ou jaune?
C’est marrant,
la semaine dernière mon frère me posait la même question : Pourquoi
gardez-vous un nom pareil ? avec votre imagination débordante, il
y a moyen de faire bien mieux !
En fait, quand le nom Black Bleeding
a été choisi, c’était par une bande d’ados qui voulait juste un
nom bien gore et extrême. Plus tard, on s’est dit que Black Bleeding,
c’était un nom assez quelconque dans le genre, voire un peu ridicule,
et on a décidé d’en changer. Après avoir beaucoup discuté et réfléchi
(mais pas nécessairement dans cet ordre), on s’est dit que ce nom
Black Bleeding était tellement « tarte à la crème » qu’on a décidé
de le garder par autodérision, et pour moquer tous ces noms de groupes
qui finalement se ressemblent très fort. On est finalement très
Black Bleeding.
10. J'ai l'impression qu'on a toujours échangé vos prods: Depuis que je fais une distro en 2002 (Environ) on a réussi à échanger tout ce que vous avez sorti, ce qui fait au moins quatre disques. Qu'est-ce qui vous pousse à rester auto-produits et tout faire vous-même?
On veut éviter
au maximum les contraintes. Si c’est pour échanger notre liberté
contre plus de visibilité, de pognon et une sorte de montée dans
la « hiérarchie », c’est non. On a chacun notre boulot et Black
Bleeding est d’abord un espace de créativité doublé d’un fameux
défouloir. Si c’est pour faire de la musique soumis aux ordres d’un
co…(atchoum !) qui décide à notre place, mieux vaut garder son boulot
à l’usine et rester libre « après journée ». La musique ne sera
jamais notre boulot, chaque concert est une fête. C’est assez punk
comme démarche.
Récemment je contacte un groupe que je connais
pour faire ensemble un concert sympa dans un bistrot-concert du
coin. Le mec me répond : « Maintenant on est signés donc les conditions
c’est 500 euros, et il faut l’accord du manager pour qu’on joue ».
Chacun fait comme il veut mais nous, c’est pas comme ça qu’on voit
le rock n roll. Cela dit, on ne nous a jamais rien proposé.
On
a parfois l’occasion de propager nos CE en passant par des gens
comme toi. On te remercie très fort et on te fait une énorme lèche
au passage.
11. Ceux qui passent encore du temps dans les disquaires à regarder les CDs et étiquettes "promo" (Qu'est-ce qu'on peut y lire comme conneries, hein Mr Century media...) auront pu apprendre par exemple que Satan a les riffs les plus "evil" car il les a piqués à Vader... Tu ne trouves pas que c'est un peu abusé, et également erroné... On sait tous que Satan vit en Belgique! (Suffit de voir le nombre de marchands de tabac par habitant dans certaines villes, ce sont de vraies armes de destruction massives Ah Ah)
Bon, je suis
peut-être frappé du syndrome du « c’était mieux avant » mais plus
le rock n roll perd son côté subversif et s’inscrit dans la logique
capitaliste, plus il perd son âme. Quand j’entends des jeunes groupes
PUNKS dire que leur but est de faire un max de pognon, on est loin
de l’essence du punk. J’ai l’impression que plus la société de consommation
nous lobotomise, plus on applaudit. Je ne peux pas comprendre l’auto-fichage
à la Facebook, le succès de la nuit des publivores, et d’autres
« trucs » du genre.
NB : Je ne suis pas sûr que c’était ça la
question.
12. A une époque, certains d'entre vous jouaient dans le groupe de grindcore Disjonctor. Tu peux raconter un peu son histoire? Il est complétement enterré, ou une exhumation le temps de quelques blasts en public n'est pas complétement exclue?
Disjonctor était un concept grindo-théâtral destroy dont un des principes de base était le suivant : En concert, on est de toute façon bourrés, donc pour éviter les mauvaises surprises, il faut répéter bourrés. Les 2 premières heures de chaque répète consistaient uniquement à se défoncer, puis seulement on commençait. Ca a donné lieu à des tonnes d’anecdotes improbables et hilarantes. Juste un exemple : A chaque répète on virait notre bassiste mais il revenait toujours à la suivante parce qu’il avait oublié qu’il s’était fait virer. Une reformation ? Il ne faut jamais dire jamais, mais je ne suis plus dans cette dynamique du « jouer le plus bourré possible ». Et puis on avait déjà du mal à se souvenir des morceaux à l’époque, donc ce serait assez compliqué hein. NB : On devait enregistrer les répètes parce qu’on avait tendance à oublier les morceaux d’une fois à l’autre.
13. Je crois que vous aviez aussi un projet parallèle plus heavy metal, de reprises d'Iron maiden ou quelque chose comme ça... C'est toujours d'actualité?
J’ai joué dans Moonchild, un cover de Iron Maiden qui existe toujours, mais que j’ai dû quitter à regret quand je suis devenu père de famille. A l’époque, je multipliais les groupes, expériences, remplacements… mais les enfants me laissent beaucoup moins de temps libre. Donc plutôt que faire 5 groupes à moitié, je n’ai gardé que Black Bleeding. Oui, enfin, maintenant que les enfants vont à l’école, j’ai quand même redémarré un projet rock varié un peu stoner nommé Van Jex.
14. Quoi de prévu pour Black bleeding dans un futur proche? Tu peux déballer la liste de merch si nécessaire. Merci pour les réponses.
Comme déjà
signalé mais ça ne fait pas de mal de le rappeler, on a notre tout
nouveau CD. Dispo à nos concerts, sur Bandcamp ou directement en
m’envoyant 1 mail à balmuzette(at)wanadoo.Fr.
Prix conseillé :
1 CD = 7 euros, 2 CD = 10 euros , ½ CD pour 4 euros. Le CD précédent
« The Great Satan » est toujours dispo aux mêmes conditions. On
a aussi des t-shirts très laids pour 10 euros.
Côté projets,
on a quelques concerts prévus (13/12 au DNA à Bruxelles), on en
espère plein d’autres. Et on va se remettre aux compos pour sortir
un CD dans 4 ou 5 ans. Et surtout on va se boire des bières SANS
modération (faut pas déconner).
Merci à toi pour cette interview,
pour les distros de CD, passées et à venir. A+.
Web
page: https://blackbleeding.bandcamp.com
