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THRASH DEATH PROGRESSIF
DE STRASBOURG/ FRANCE






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1. Salut, j'espère que ça métallise dans le grand est. Vos boulons sont-ils bien huilés? :)

Gabriel : Les boulons sont parés, les écrous vissés et les rondelles serrées !

Jean-Gauthier : Les guerriers du monde sont unis, au son du tonnerre et de l'acier !
 

2. Quand tu veux décrire la musique de Prescience à quelqu'un ne connaissant pas le groupe, tu utilises quels termes? Plutôt thrash technique? Thrash progressif? Thrash technique old school? Ou tu sors peut-être d'autres mots de ta besace pour attirer son intérêt?

Gabriel : J’essaie en priorité d’employer des termes qui décrivent avec justesse notre son. Au début j’avais tendance à qualifier notre musique de « Thrash Progressif ». Avec le temps je me suis rendu compte que la musique que j’écrivais avait une part non négligeable de death en elle. Notre musique est certes influencée par des groupes comme Voivod, Coroner et Vektor mais aussi par Death et Atheist, par exemple. C’est pour ça que de nos jours j’ai plutôt tendance à qualifier notre musique de « Thrash-Death Progressif ».
Je tiens à « Progressif » plutôt qu’à « technique », parce que je suis avant tout intéressé par les structures étonnantes, les mélanges de styles et les développements thématiques. La virtuosité ne m’intéresse pas vraiment. L’accent est mis sur la complexité plutôt que sur la technicité. Ça peut sembler être du pinaillage, mais je pense qu’il y a une réelle différence de nature entre, par exemple, un Edge of Sanity et un Necrophagist (que j’apprécie pour des raisons différentes).
 


3. "Out Of The Grave" est votre premier enregistrement et il date de 2019. Vous êtes toujours satisfaits du résultat? Pourquoi le considérez-vous simplement comment une démo, et pas un MCD ou un Ep? Je trouve le résultat très correct pour un premier jet, et vous n'avez pas à en rougir... Les retours ont-ils été satisfaisants?

Gabriel : Je pense qu’il y a une différence importante de nature entre une « démo » et un « EP ». Les deux formats sont courts, mais la démo a une approche plus amatrice. Les prestations sont généralement plus approximatives, la qualité d’enregistrement moyenne et le support de distribution est souvent « fait maison » (CD-R ou cassette). Un EP a une qualité professionnelle à tous égards, mais sa durée est réduite. Je précise que je ne fais pas ici de jugement de valeur, j’apprécie les deux formats.
On a toujours envisagé « Out of the Grave » comme une démo, un premier enregistrement fait avec les moyens du bord, histoire de pouvoir partager nos premières compositions avec notre public. De ce point de vue, je pense que la démo a parfaitement joué son rôle. On a eu beaucoup de retours, pour la plupart positifs. Pas mal de commentaires sur Youtube, quelques reviews dans des fanzines. On ne s’y attendait pas du tout. C’est toujours très touchant de lire que ton art est compris et apprécié par d’autres personnes.
Je suis donc plutôt satisfait du résultat. Même s’il y a des approximations, je trouve que l’ensemble a du caractère et qu’on arrive à percevoir l’ambition du groupe. Cela étant dit, nous comptons réenregistrer certaines pistes pour notre futur premier album, car nous estimons qu’elles méritent d’exister dans une forme plus aboutie.


4. Depuis cette première démo vous devez avoir eu le temps d'avancer sur la composition... Mais on a tous dû subir le covid entre temps, donc rien n'est certain... Tu peux nous dévoiler à quoi ressemblent vos nouveaux morceaux? Sont-ils dans le même style que ceux de la démo, ou un peu différents? Peut-être plus rapides? Plus dissonants? Plus progressifs?

Gabriel : Le Covid a été un sale coup pour le groupe globalement. C’est dur de trouver la motivation pour avancer quand tu ne peux ni répéter, ni faire de scène. Mais durant cette période difficile, j’ai tout de même trouvé l’énergie pour travailler sur de nouvelles idées. Aujourd’hui je peux dire que l’écriture du premier album est globalement terminée, même s’il reste deux-trois choses à finir (il manque encore quelques paroles et quelques solos).
Concernant les nouveaux morceaux, c’est difficile d’en parler de façon générale. J’ai toujours tendance à approcher chaque nouvelle composition comme une histoire autonome, avec sa propre logique interne. Et j’essaie de ne pas me répéter. C’est très important pour moi d’arriver à créer de la surprise chez l’auditeur. Même sur la démo, c’est quelque chose que l’on remarque déjà, puisque les trois pistes sont assez différentes.
Les nouveaux morceaux restent dans un style proche de la démo, à savoir une base de thrash-death avec des éléments progressifs, mais peut-être avec encore plus d’ambition. En particulier, le dernier morceau que j’ai composé est particulièrement progressif et passe la barre des 10 minutes. J’y ai insufflé pas mal d’influences de Jazz et de Fusion (style que j’ai beaucoup étudiés les 3 dernières années), mais ça reste 100% du Prescience.

5. Concernant le sens de votre nom de groupe, j'allais vous poser une question à base d'interprétation foireuse ("La prescience est-elle une science ayant existé avant la science elle-même, une sorte de recherches plus archaïques" AhAh...), mais heureusement j'ai fait une recherche qui m'a informé que la Prescience est une forme de don d'anticipation, de capacité à voir le futur... Pourquoi avoir choisi ce nom de groupe? Quand on y pense, ça pourrait être assez stressant, voir torturé, de connaitre le futur à l'avance, car on ne pourrait pas forcément agir dessus...

Jean-Gauthier :  Au départ le groupe s'appelait « Bone Crushers », mais c'était un nom qui ne collait plus tellement à ce qu'était devenu le groupe au fil du temps. La volonté de créer un concept-album, narratif, avec une trame, impliquait un nom qui fasse peut-être un peu moins thrash classique. On y a tous un peu réfléchi et c'est finalement ma proposition qui a été retenue, Prescience. Rien à voir avec les documentaires sur les « grands anciens » ou les OVNI façon RMC Découverte, ni avec les cénacles alchimistes un peu chelou. D'abord, le choix du nom. A une époque, j'écrivais des papiers pour plusieurs sites, principalement en musique et en cinéma. J'avais eu la chance de couvrir plusieurs fois le FEFFS (Festival du Film Fantastique de Strasbourg), et en assistant à une masterclass de Joe Dante, le mot « prescient » m'était resté. Il l'a employé quand il parlait de la capacité des artistes à parfois placer des éléments dans leurs œuvres, qui témoignent d'un petit don d'anticipation, ou de beaucoup de chance. Ce mot est resté en moi, un peu comme on rencontre parfois une personne agréable. D'abord parce qu'il claque, et qu'il sonne bien. Puisque nos paroles parlent de mort, de l'itinéraire d'une âme, de son décès à … qui sait quoi au juste ? « Prescience » pourrait donc coller au narrateur des paroles, qui s'intéresse et essaye d'envisager le grand après que constitue la mort, la fin de toute chose... une certaine vision de ce que pourrait être l'éternité.

Gabriel : Par ailleurs, « Prescience » c’est un nom concis, en un seul mot, c’est facile à retenir. Et le mot est le même en français et en anglais. Donc ça collait parfaitement à tous égards.


 

6. J'ai consulté vos page Metal-archives, Facebook et discogs, mais il n'est pas mentionné d'autres groupes auxquels les musiciens auraient participé... Peut-être que rien n'avait été enregistré par ces groupes précédents? Ou peut-être que vous ne les considérez pas comme assez bons avec le recul?

Gabriel : On est effectivement plusieurs dans Prescience pour qui ce groupe est le premier « Vrai » projet musical. « Vrai » dans le sens où c’est un projet qui se veut sérieux, avec une réelle ambition artistique. Et non pas un groupe de personne qui se contenterait de jammer ensemble ou de faire uniquement des reprises. La seule exception parmi nous c’est Christophe (guitare) qui a un peu plus d’expérience et joue (et a joué) dans d’autres groupes. Il a notamment un groupe de Punk, qui s’appelle Samba Léküy.

Jean-Gauthier : En ce qui me concerne, j'étais un bleu en arrivant. J'ai été entouré de musiciens tout au long de ma vie, que ce soit dans ma famille proche ou plus éloignée. Je sais que j'ai toujours été attiré par la scène, et quand l'occasion s'est présentée, j'ai d'abord hésité, mais le courant passait bien, je me suis surpris à prendre goût. L'intégration n'a pas forcément été facile, plus parce que je ne me laissais pas aller... je trouvais tout le monde bon musicien, il a fallu du temps pour que je me sente pleinement à l'aise, que je comprenne le rôle de chanteur, encore plus dans un style musical qui n'est pas forcément mon style de prédilection. Trouver le ton juste, la bonne posture scénique etc.


7. Vous aimez la musique technique et également dissonante, donc je me demande si vous allez aussi chercher un peu plus loin que le thrash technique et le métal pour vos écoutes, ou vos influences... Est-ce que vous vous retrouvez dans le rock prog 70's? (King crimson... Et spécialement "Red") ou le post punk 80's? (Les débuts de Killing joke par exemple), ou d'autres styles ont plus de faveurs à vos oreilles?

Gabriel : Oui, totalement. En ce qui me concerne je dirais même que les musiques progressives sont ma principale source d’inspiration. C’est avec elles que j’ai grandi, et elles ont beaucoup conditionné ma manière d’écouter de la musique et de la composer. Quand j’étais adolescent j’ai énormément écouté King Crimson, Yes, Pink Floyd, Rush, Mahavishnu Orchestra, Magma... Puis des choses plus modernes, plus lourdes : Dream Theater, Porcupine Tree, Riverside, Haken, Leprous. Pour au final arriver dans le « Metal Extreme » avec Opeth, Enslaved, Death, Cynic, Atheist et tant d’autre. Donc on peut totalement dire que je suis rentré dans le Metal par l’intermédiaire des musiques progressives.
En ce qui concerne Killing Joke et la Nu-Wave en général, c’est un style que j’apprécie mais je ne dirais que été fondateur pour moi. Et encore une fois, les artistes qui m’ont le plus marqués dans ce style sont ceux qui sont les plus expérimentaux ou décalés, comme XTC ou Oingo Boingo, par exemple.
Personnellement, ma dernière grande claque musicale, c’est le jazz. Il y a 5 ans, j’ai écouté « A Love Supreme » de Coltrane et ça m’a complètement foudroyé. La liberté, l’intensité, la profondeur du propos. Depuis, la musique Jazz ne m’a plus quitté. En ce moment j’écoute pas mal Thelonious Monk, surtout l’album « It’s Monk Time ». J’adore cet artiste, complètement décalé, radical et avec un langage musical unique. C’est très inspirant. D’ailleurs l’intro d’un des nouveaux morceaux m’est venue en écoutant Monk, justement.

8. Je ne sais pas si vous avez connu la moitié des années 90, mais il existait en France à l'époque une fournée de groupes de "techno death" (En gros les débuts du death metal technique) qui avaient sorti des démos cools voir très cools, comme MESMERIZE (1ere démo), EVITERNITY (La pochette verte et rouge), peut être les débuts de SCARVE, ou en tirant plus sur le thrash je citerais THALIDOMIDE et DROYS... Et l'esprit de votre demo me rappelle assez cette époque... Alors est-ce que je vois juste, est-ce que vous vouez un "culte nostalgique" à des vieilleries poussiéreuses mais originales d'un temps ancien? Ou je me fais berner par la prod un peu old school de votre démo? (Attention, le terme "old school" n'est pas une tare dans ce cas). Bon, si ma question est trop pointue, tu peux la contourner en citant d'autres groupes old school plus connus qui vous plaisent bien, comme MEKONG DELTA qui feront aussi bien l'affaire, on n’est pas à l'oral du bac :) )

Gabriel : Pour être franc je ne suis pas très familier avec la scène techno thrash ou techno death française old school. On m’a déjà parlé plusieurs fois de ces groupes et globalement ce que j’ai entendu ne m’a pas transcendé. A mon avis ça n’est pas au niveau de ce qui se faisait à l’international à la même époque (Death, Atheist, Cynic, Pestilence pour le death ; Coroner, Watchtower, Voivod pour le thrash). Ah si ! Il y a « Killing Process » de Carcariass que j’aime beaucoup et qui date de cette période-là.
En revanche dans la scène death old school Française j’aime beaucoup Mercyless. Pour le coup je trouve que leurs premiers albums n’ont rien à envier aux cadors du genre. Pareil pour Massacra.
Je précise que je suis trop jeune pour avoir pris part à cette scène. Donc pour moi ces sons n’ont pas de valeur nostalgique. Et de manière générale, je ne suis pas quelqu’un de nostalgique, j’évite autant que possible d’avoir un rapport idéalisé au passé.

9. Vous êtes amateurs de CORONER, ça s'entend, c'est cool! L'info circule depuis un moment comme quoi les suisses vont sortir un nouvel album... Mais je pense que le style se rapprochera plus de "Grin" que des premiers disques, qui étaient plus à mon gout... Tu en penses quoi? Tu es plutôt enthousiaste à l'idée, ou sans plus? Quels sont tes albums de Coroner préférés?

Gabriel : Ça fait longtemps qu’on nous parle de cet hypothétique nouvel album de Coroner. Je pense aussi que le style sera proche de Grin. Un metal plus épuré, plus groovy. Avec des influences de Metal Industriel. Ça serait raccord avec les projets de Vetterli après Coroner, comme ses albums avec Kreator ou 69 Chambers. J’aime beaucoup Grin, donc ça ne me poserait pas de problème. Mais les comebacks après un long hiatus c’est toujours casse gueule je trouve.
Globalement j’apprécie toute la discographie de Coroner, je trouve que chaque album a quelque chose d’unique qui vaut le détour. Si je devais garder qu’un seul album, ça serait sans doute « Mental Vortex ». L’album réussi le tour de force d’être accrocheur et épuré tout en restant progressif, ce qui est assez rare.

Jean-Gauthier :  Je viens bien plus du hardcore, du néo (surtout Deftones) et de toute cette scène. Je me souviens qu'une de nos premières discussions musicales avec Gab tournait autour du « meilleur groupe suisse ». J'ai toujours eu un attachement pour cette scène assez incroyable comparativement à la taille du pays : pour moi les Young Gods sont au sommet. J'ai d'autres coups de cœur comme Nostromo et Underschool Element. Mais face à ma phrase un peu péremptoire, sur le fait que les Young Gods soient le meilleur groupe suisse, Gab m'a parlé de Coroner. Je connaissais le prestige du groupe mais je n'écoutais pas plus que ça. J'ai surtout commencé à poncer Mental Vortex. On faisait une reprise de « Divine Step », et je ne compte pas les fois où il a fallu l'écouter pour se l'approprier. Par la suite, je me suis mis à écouter la discographie, et à aimer ça. On en a d'ailleurs reparlé cet été. Pour moi je crois que ce serait dur d'en choisir qu'un, mais au sommet, je dirais que c'est No More Colors, qui a un côté bien rentre-dedans. Grin est aussi fabuleux, et on a tous dans le groupe une histoire d'amour autour de « Paralized, Mesmerized ». Dernièrement je me suis réécouté Punishment for Decadence, que je trouve tout aussi grandiose.


10. A une époque Strasbourg c'était plus le fief du grind et du brutal death avec SKULL FUCKED Prod et son festival, à une autre époque c'était plus une contrée métal old school avec du death et du black à l'ancienne (Comme Bloody sign, Necros...). Mais en 2023, que trouve-t-on de bon dans votre région? Quels styles prédominent? Quelles assos valent le coup qu'on s’y intéresse?

Gabriel : Le death et le grind occupent toujours une place importante, surtout dans la scène Alsacienne. On a des tauliers de cette scène qui sont toujours actifs et qui font régulièrement des concerts, comme Mercyless et Inhumate. Et des groupes plus récents comme Warkunt, Necroscum ou Haut & Court perpétuent cette tradition.
Dans l’Est on a également une scène Hardcore très active avec beaucoup de styles différents. Ça va du beatdown bourrin jusqu’à des choses plus math ou emo. A Strasbourg par exemple, on a des projets comme PIEDBOUCHE ou Jeanne qui illustrent bien cette diversité.
Concernant les associations : A Strasbourg on a Music Shoot, Murder by Decibel et le Kawati (qui organise un l’excellent festival Itawak Fest chaque année). A Colmar il y a l’Assos Aching.
Et c’est drôle que tu me parles de Bloody Sign. Pour l’anecdote j’ai pris quelques cours de guitare avec leur ancien guitariste (Kalevi)…


11. Si l'esprit de la musique de Prescience devait être symbolisé par le travail d'un peintre ou un illustrateur? Tu choisirais lequel? Tu partirais plutôt dans l’Allemagne expérimentale des années 80, l'Heroic fantasy des années 70?

Gabriel : J’ai toujours été très fan du travail de Costin Chioreanu. Son univers est sinistre, étrange et en même temps ésotérique, psychédélique et cosmique. Je pense que collerait bien avec notre musique. J’aime beaucoup les visuels qu’il a fait pour SIGH (Graveward), Grave (Out Of Respect For The Dead) et le clip qu’il a fait pour la chanson Iconspiracy de Voïvod.

Jean-Gauthier : Pour les paroles, si je pense à un impact visuel, en-dehors des influences littéraires, le visuel à un grand impact dans les films mentaux que je me fais en écrivant : je dirais le travail de Gaspar Noé sur Enter The Void, une esthétique stellaire façon 2001 de Kubrick inévitable, et un petit soupçon de Giger pour l'angoisse étouffante.

12. Quels sont les futurs projets du groupe? Tu peux présenter le merch qui serait dispo, puis conclure l'interview... Merci pour les réponses.

Gabriel : Pour commencer, on aimerait de nouveau avoir un line-up complet, car il nous manque actuellement un.e bassiste. C’est en bonne route puisque l’on est en train de faire passer des auditions. Une fois que ça sera fait, on va s’atteler à finir notre premier album. Toutes les chansons sont composées et on a même commencé à travailler sur les maquettes. On espère vraiment pouvoir passer en studio durant l’année 2024… On croise les doigts !
Concernant le merch, le second pressage de la démo est toujours disponible sur notre bandcamp (prescienceband.bandcamp.com). C’est objet unique, entièrement réalisé à la main, sérigraphié et dépliant. Donc ça vaut vraiment le détour !

Gabriel et Jean-Gauthier : Merci de t’intéresser à notre musique, et merci pour ces questions précises et renseignées.


Pages web:
https://prescienceband.bandcamp.com
https://www.facebook.com/PrescienceBand

 

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