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DEATH METAL FROM FINLAND
1. C’est le moment de l’introduction, le tombeau est ouvert, le cadavre attentif, libre à toi d’ouvrir le coffre des insanités, comme aucun mot révélateur ne sera gâché dans cet inframonde de vibrations undergrounds.
Salut et merci de pénétrer dans le royaume de LIE IN RUINS. Si tu aimes ce Death metal plus anciens et brut du début des années 90, de préférence venant du vieux continent, alors tu ne devrais pas hésiter à continuer de lire. Le coffre des insanités est maintenant ouvert, tu as été averti!
2. LIE IN RUINS a été formé en 1993, mais votre site web contient peu d’informations quant à ce qui s’est passé entre les débuts et le moment ou le groupe est renait de ses cendres en 2002. Que s’est-il passé durant les premières années, avez-vous fait des concerts, peut être enregistré des rehearsals sous (éventuellement) un autre nom, et le groupe était-il sérieux à cette époque ? Pourquoi avoir splitté quelques années après ?
RONI S: Durant
les premières années, on essayait simplement de copier le Death
metal suédois et de composer des morceaux à nous. On a quelques
cassettes rehearsal de cette époque, et quelques morceaux de ces
enregistrements se sont retrouvés sur nos démos.
On n’a actuellement
fait aucun concert en tant que LIE IN RUINS, mais cela changera
bientôt. Aux débuts on était sérieux, même si c’était vraiment éclatant.
On n’a jamais vraiment splitté, mais le groupe a été mis de côté
pour des années… Durant celles-ci on a joué ensemble avec Tuomas
dans plusieurs groupes de rock et de punk.
Au tout début notre groupe s’appelait DISSECTED, mais on a trouvé ce nom trop proche de DISSECTION, donc on a changé pour LIE IN RUINS.
3. Quels sont vos buts et motivations actuels? Le groupe a beaucoup changé depuis les premiers jours ?
RONI S: On sonne toujours de la même façon, mais on maitrise mieux nos instruments. Notre but est de faire du Death metal dans le style qu’on aime, car ce qui sort sous ce nom actuellement est assez chiant.
4. Je pense que vous vous sentez chanceux d’avoir connu le metal dans les années 90, quand de nombreux groupes de Death metal sortaient des albums qui tuent et que l’underground avait alors une signification très émotionnelle et obscure pour de nombreux métalleux… Dis nous en plus sur cette époque : Etiez vous en contact avec de nombreux métalleux, groupes et éditeurs de fanzines ? Tu avais peut être même sorti un fanzine de tes propres mains ? Les longues lettres remplies avec une écrasante quantité de flyers te manquent-elles ? Et les flyers procrées sur du papier occulte et obscur ? Ou l’époque du tape trading durant laquelle il était (paradoxalement) plus facile de découvrir des groupes de Death metal inconnus et totalement obscurs ! (De nombreuses personnes ne répondent plus aux emails… Et quasiment tous les webzines ne s’intéressent plus qu’aux plus gros groupes… Alors où pourrait-on encore creuser dans l’underground ??)
TUOMAS: On se sent assez chanceux d’avoir aimé le Death metal dans le début des années 90. On a connu de nombreux groupes à leurs débuts et quand leurs albums classiques étaient « frais »… Mais à cette époque on n’était pas dans le monde du tape trading car on était trop jeunes, environ 13 ans… On n’avait pas de contacts, on essayait juste d’écouter un maximum de groupes.
5. Même si vous venez de Finlande, et que l’influence du vieux Death metal doomy finlandais peut se sentir dans vos riffs, je ressens aussi d’assez nombreuses influences suédoises (Du GRAVE, vieux DISMEMBER, du CARNAGE, mais plus particulièrement du vieux ENTOMBED)… Donc je devine que vous ne définissez pas votre métal de la mort comme du DEATH METAL FINLANDAIS typique, non ? Comment qualifiez vous généralement votre musique, et dis nous en plus sur vos influences… Afin que ceux étant perdus et bannis par la lumière puisse se faire une idée plus proche du type d’obscurité à laquelle ils peuvent s’attendre.
TUOMAS: C’est notre vision de la musique qu’on aime appeler « Death metal ». Peut être que tu pourrais maintenant la qualifier d’old school, comme la définition de Death metal s’est beaucoup élargie.
RONI S: Nous voyons notre musique comme du Death metal de base. Notre soupe contient beaucoup de BOLT THROWER, d’AUTOPSY, ainsi que les dieux suédois que tu as cité.
6. De nombreux
groupes de “Death metal” actuels semblent très intéressés par le
sport extrême… Ils jouent d’une façon si rapide, technique, complexe,
et bien d’autres… Mais ils jouent si vite que la plupart ont des
problèmes pour écrire des morceaux… J’aime le fait que LIE IN RUINS
ne soit pas toujours rapide, et n’oublie pas de plonger dans des
sentiments doomy mystérieux qu’ENTOMBED faisait si bien dans ses
premières années !
Je n’en suis pas sur, mais je crois que vous
n’avez même pas utilisé un seul blast sur la démo ! Etes-vous totalement
rétros, antimodernes (Même si j’en doute, votre musique ne sonne
pas comme complètement endormie et la démo est sortie sur CDr..)
et fortement contre toute sorte de nouveau Death metal ? Ou est-ce
peut être simplement la façon dont vous ressentez les choses, et
le fait que les nouvelles modes de l’extrémisme musical n’aient
pas de place dans vos âmes ?
TUOMAS: On est un peu rétros pour le type de Death metal qu’on joue, mais nous ne sommes pas antimodernes. C’est juste que ces groupes de « métal extrême » ne nous plaisent pas particulièrement. On pense que le Death metal devrait contenir une atmosphère sombre, une atmosphère crée en utilisant des mélodies tordues et des passages plus doomy. On n’a pour l’instant pas eu besoin d’utiliser des blasts. Laissons les autres le faire pour l’instant, ahah !
7. Je trouve que vous avez aussi parfois une touche « rock’n roll » par ci par là, une influ qui pourrait rappeler du ENTOMBED (“Wolverine blues”) ou quelque chose comme ça… C’est volontaire ou non, peut être que ça vient de mon cerveau défoncé ?
TUOMAS: Il y a clairement des passages plus rock’n roll par ci par là, mais c’est tout naturel pour nous. On a beaucoup écouté « Wolverine blues » d’ENTOMBED ainsi que PUNGENT STENCH, donc ça a affecté notre musique.
8. Je dois te poser quelques questions quant à vos textes. Des noms de morceaux comme “Ramper vers la fin” (“Crawling towards the end") ou “La fin de l’ère humaine” ("End of human era") sont clairs quant au type de contenu putride, mais un autre comme "Autopsychopath" m’a demandé un peu plus d’effort cérébral. Parle-t-il de l’auto dissection mentale d’un psychopathe qui plongerait en lui-même pour solutionner quelques mystères étranges, ou bien ça serait l’autopsie carcérale d’un psychopathe ? Dis nous en plus sur le contenu de vos textes !
RONI S: « Autopsychopath
» raconte l’histoire d’un légiste qui a perdu contact avec la réalité.
Le titre de ce morceau est une sorte de jeu de mot en rapport avec
ses paroles. La musique a défini les textes. J’en ai juste ressorti
un gros feeling AUTOPSY.
Nos textes traitent habituellement d’histoires
horrifiantes ou montrent juste combien ce monde de merde part en
couille. J’aimerais remercier Jussi Venäläinen (SUPREME COURT) de
nous avoir prêté sa plume pour l’écriture de quelques paroles.
Si
ma propre plume était aussi tranchante que la sienne, je pourrais
nous voir en train de composer un album concept.
9. J’ai votre seconde démo “…Statues” qui est sortie récemment. Elle fait 19 minutes 30, ce qui n’est pas si long, mais convient pour une démo. Donc j’aimerais en entendre un peu plus et serais curieux de savoir quel genre d’horreurs souterraines votre démo « …Monuments » contiendrait ! C’est le même type de vieux Death metal, ou y a-t-il des différences qui pourraient surprendre les attentes d’un accroc du cercueil ?
TUOMAS: “…Monuments” a un feeling plus brut alors que “…Statues” est plus atmosphérique. Chacune sonne 100% comme du LIE IN RUINS. « …Monument » peut être téléchargée sur notre site web car elle est épuisée… Quoique des distros finlandaises en ont peut être encore en stock.
10. Certains morceaux des démos datent-ils des premiers jours du groupe, ou y a-t-il exclusivement des compositions récentes?
TUOMAS: “Pathways of the Dead” date presque entièrement de 1993. Les autres contiennent une partie de riffs des premiers jours. En fait, tous les morceaux ont des riffs de différentes époques, ils ont pris pas mal de temps pour arriver dans leurs formes actuelles. La seule exception réside en « Skinstripper” de notre première démo, que j’ai écrit en une journée.
11. Avez-vous
pensé à sortir un album? A mon avis ça serait trop tôt, comme vous
avez besoin de développer les compositions et d’accumuler plus de
manifestations brulantes de la damnation obscure et autres vibrations
maléfiques durant quelques années de répétitions… Et après tout,
on se sent assez bien dans les restes de l’underground obscur :
Il y a encore des supporters du Death metal underground qui tripperont
sur le death tant que les cadavres continueront de remonter des
profondeurs. Il y aura toujours des fanzines papiers, bannis de
la réalité lumineuse des webzines, qui creuseront exclusivement
dans la putridité la plus obscure, et aucun label promofessionel
avare ou stressant (De merde) n’osera entrer dans nos pauvres demeures
de souffrance car au combien elles sont dénuées d’argent et
d’engouement pour les saloperies modernes…
Que penses-tu de la
mascarade Internet ? Bien sur, elle a ses points positifs (C’est
plus simple de communiquer, de faire circuler ta musique…) mais
j’y vois également beaucoup de négatif et une putain de stérilité
emmerdante qui pourraient seulement détruire ce qu’il reste du feeling
underground… THE GREED KEEPS ON TURNING!
TUOMAS: On
aimerait sortir un album. On a déjà eu quelques offres de labels…
Mais de toutes façons, je suis d’accord avec le fait qu’on devra
écrire plus de morceaux et passer beaucoup de temps en répètes afin
d’avoir un résultat le meilleur possible. Je pense que ça prendrait
environ un an pour avoir un album fait comme il faut. Donc rien
de précipité à ce niveau!
Pour Internet, je pense que c’est plus
facile de communiquer par rapport à avant, comme tu l’as dit. Je
pense que c’est une bonne chose. Le côté négatif est que tout le
monde a accès à l’internet, la quantité a largement excédé la qualité,
encore et encore… Tu dois chercher vraiment profondément pour trouver
quelque chose qui vaille le coup.
12. J’aime bien vos solos, ils sont chaotiques et assez fous, et rappelleraient du CARNAGE ou peut être du vieux ENTOMBED/ NIHILIST… Sont-ils improvisés, ou y a-t-il quelque chose que vous jouez durant chaque répétition ?
TUOMAS: Merci de dire ça! Les solos sont premièrement improvisés durant les répètes, mais à force je trouve des « accroches » ici et là, je finis par les garder dans les solos définitifs. Donc je dirais qu’une partie est écrite alors que le reste est complètement improvisé.
13. Faites vous souvent des concerts, et comment se passent-ils généralement? Fais tu partie de ceux qui pensent que « Moins on fait de concert, plus ça sera occulte et underground » ?... Je ne suis pas complètement en désaccord avec eux, comme trop de musique et de présence de la part d’un groupe tuera définitivement l’aura underground, mais d’un autre côté un manque de motivation et de remuage de cul mènera à des rêves en décrépitude… Avec quels autres groupes avez-vous partagé la scène, et avez-vous fait des reprises ? (Peut être de vieilles abominations finlandaises émanant du passé ?)
TUOMAS: Jusqu’à présent on n’a fait aucun concert, mais on n’avait pas de line up complet… On va commencer à répéter avec un nouveau batteur très bientôt et Roni S. s’occupera de la basse ainsi que des vocaux. Donc on prépare des attaques live bien ciblées. Je ne crois pas en cette mentalité du « Moins il y en a, mieux c’est », mais faire trop de concerts n’est pas non plus une bonne chose.
14. Quel genre de bonnes choses se passe actuellement en Finlande au niveau de la morbidité Death metal? Je connais quelques noms comme NERLICH, SLUGATHOR… Mais y en a-t-il d’autres ? Y a-t-il des excellentes manifestations livides de l’énormité sarcastique ? Ne me dis pas que tout est éteint sur les terres arides de Finlande et que tu te sentirais comme le dernier sur terre à défendre l’essence du vrai Death metal ! On ne peut pas abandonner !
TUOMAS: Nous ne sommes heureusement pas les seuls défenseurs du Death metal en Finlande. Il y a aussi d’autres bon groupes, certains plus vieux d’autres plus jeunes. Tu as déjà cité SLUGATHOR et NERLICH, mais j’aimerais ajouter par exemple STENCH OF DECAY, SKULLFUCK, VIOLENT HAMMER, PANZERIUM et BLOODSOUL, juste pour en citer quelques uns... Je crois que DEMIGOD vont sortir un nouvel album sous peu. Alors c’est pas trop mal par ici.
15. Cette interview est terminée, merci pour les réponses. N’oublies par de refermer le coffre des insanités, sinon les âmes des morts risquent de se perdre, et d’être consumées par la corrosion ambiante dans une démence sursaturée... Hailz DEATH METAL!
TUOMAS: G, merci beaucoup pour cette interview. Refermons le coffre, pour l’instant.
Si vous avez une connexion Internet (Et vous en avez probablement une si vous lisez ceci, HAHA) vous devriez visiter http://lieinruins.deathmetal.fi et télécharger notre vieille démo intitulée “…Monuments”. Contactez nous aussi pour avoir « …Statues », on en a encore quelques unes. Je suis sur que vous entendrez à nouveau parler de nous! HAIL DEATH METAL!
Site web: http://lieinruins.deathmetal.fi
