YATTERING, MESS AGE, INHATRED, PSORIASIS.

Paris le 30/06/03


Un concert qui commence à la bourre, une petite salle de type MJC dont le nom m’échappe…voilà bien longtemps que j’avais pas mis les pieds dans un concert de death pour diverses raisons, mais là j’ai carrément la sensation de retrouver l’époque de mes premiers gigs MJCesques, et c’est pas désagréable.

             

Yattering, qui décidément va devenir un spécialiste des tournées des MJC françaises, est assurément l’attraction de la soirée, mais c’est un (très) jeune groupe local du nom de Psoriasis qui créera la première, et peut être finalement la seule vraie sensation de cette soirée. Après une balance de routine, le groupe monte sur scène en fendant le public (étonnement bien fourni en début de soirée), sapés de tuniques de chirurgiens/bouchers à la Impaled, et traînant une longue banderole estampillée de leur logo. Avec une entrée en matière aussi fun qu’inattendue, le public est déjà chaud, Psoriasis n’a donc plus qu’à balancer les abats, et là aussi c’est réussi. Leurs compos sont taillées pour le live, pas excessivement complexes, mais pas simplistes et assez bien construites, elles sont facilement compréhensibles même dans des conditions sonores aussi vomitives. Surnage donc du chaos le batteur au jeu bien carré, rapide et puissant à défaut d’être très original. Le reste du groupe assure, mais mention spéciale au bassiste franchement trippant qui headbangue à s’en faire péter les cervicales tout en assurant des parties pas inintéressantes…les deux gratteux sont plus sérieux et concentrés. Mosh, slam et headbanging furieux dans les premiers rangs, compos pas encore révolutionnaires (on sent encore trop l’influence de Carcass) mais tout de même assez personnelles et efficaces avec des parties lentes/mid/mélodiques inspirées placées aux bons moments, Psoriasis s’est fait une très belle petite promo ce soir là. Pas mal pour un jeune groupe totalement inconnu. Qu’ils affinent leur personnalité et leurs compos rapidement, et on devrait tenir un groupe prometteur.

Après plus de 20 minutes de galères de son, Inhatred dont le nom me disait quelque chose entame son set dans des conditions plus que médiocres, limite sabotage : le micro du chanteur est aphone, il finira d’ailleurs le set avec 3 mics mais sans grand changement question volume, malgré une belle énergie et une voix dans la tradition HC. Musicalement c’est pas dégueu, bien que pas trop mon trip, le chant contraste sympathiquement avec des guitares ultra graves (comprendre bouillie sonore vu l’acoustique pitoyable et la sono ravagée) qui alternent lourdeur pachydermique façon HC new school (enfin je crois, arrêtez moi de suite si je dis des énormités) et riffs blastés en trémolo dans la tradition death metal. Difficile d’en dire plus sur leur musique, les musiciens étant visiblement dégoûtés par leurs problèmes de son, leur prestation scénique ne fut pas des plus marquantes, mais on ne leur en tiendra pas rigueur…

C’est au tour des polaks de Mess Age d’investir la scène, une fois de plus après une longue pause. Radicalement différents du reste de l’affiche, ils officient dans un registre très thrash/death ultra empreint de heavy metal. Comme c’est souvent le cas avec ce genre de groupe, le virtuose de service se taille la part du lion avec des solos superbes légèrement teintés de néoclassicisme mais sans pour autant tomber dans la catégorie branleurs de manche sans intérêt dont nous gavent l’Italie, l’Allemagne, la Suède et nos (tu m’étonnes) chers magazines nationaux. A coté, le chanteur s’arrache, transpire et secoue frénétiquement le cocotier pour exister, tandis que le reste du groupe assure très carré et pro. Ça contraste agréablement avec les deux groupes d’avant, la brutalité c’est cool mais la musicalité c’est quand même mieux…bien que là encore on n’atteint pas des sommets d’inventivité, Mess Age est un solide performer, les membres semblent expérimentés et maîtrisent leur sujet autant que leurs instruments. Pas ma tasse de thé, mais plutôt bon dans le genre.

     

Il est pas loin de minuit quand Yattering monte on stage, et je me dis que je vais pas pouvoir rester bien longtemps si je veux pas dormir sur un banc de gare. C’est décidément pas de bol puisque je les avait également loupés lors de leur passage il y a 2 ans, mais vous vous en foutez sûrement…et je vous emmerde. bref, les multiples problèmes de la soirée vont en fait obliger Yattering à raboter leur set au point de le réduire à un quasi showcase (en plus la salle est maintenant presque vide) de 20 malheureuses minutes. Ils vont en fait jouer pas plus de 5 ou 6 titres dont 2 seulement extraits de leur précédent méfait Murder’s Concept qui avait occasionné de sérieux dégâts dans la Kame House, et l’impasse sur Human’s Pain. Alors oui, je peux le dire maintenant, ce groupe est une tuerie sur scène, quelle putain d’énergie, quel putain de charisme, authentiques, créatifs et tout…on sent que ça vient des tripes, voir Zabek jouer dos au public est un vrai régal, quant à Marcin Sviercsz’, c’est définitivement un putain de frontman (quel fute atroce au passage, limite glam lol) même avec un chant maintenant plus braillé que grunté. Mais décidément, les 7 cordes ne sont vraiment pas faites pour ce type de config’ sonore, et c’est pour ça que je trouve que les classiques ‘Life for life’ (raaaaaaaaaaaahhhh) ou ‘Anal Narcotic’ (gruuuuuuumph) rendaient mieux que les morceaux du pourtant très excellent Genocide, étant moins cérébraux, et surtout plus audibles niveau guitares. 00h20, Yattering stoppe net, pas le temps de tchatcher ou de faire signer mes skeuds, je me rue vers le métro le plus proche sous un crachin sordide, et TG de spéculer : à quand un vrai concert de Yattering, dans des conditions décentes (je parle pas de bonnes conditions) ? sans rancune…

Torture Géniale