EXHUMED, CEPHALIC CARNAGE, INHUME, FATE, SLAVERY.

Paris Locomotive, le 11/10/03


C’est dans le sous sol de la Loco que se déroulera la soirée. Loin d’être génial, le son ne sera pas non plus dégueulasse et permettra d’apprécier tous les groupes sans incidents techniques majeurs, sauf pour Exhumed. Le public était franchement clairsemé, ça semble devenir une habitude sur Paris, mais heureusement il s’est montré réceptif et motivé.

Composé d’ex-membres de feu Rigor Mortys, Slavery dans un registre deathcore assez proche du premier, avec cependant plus d’originalité. Les nombreux passages super heavy répondent en puissance aux accélérations bien mises en valeur, dans l’ensemble c’est bien puissant et contrôlé malgré une certaine linéarité (mais bon on est souvent tenté de dire ça quand on connaît pas les titres). Guitares dissonantes, vocaux hurlés, bonne énergie sur scène quoique cohésion encore à travailler un chouia, Slavery laisse une bonne impression avec un bon set bien efficace quoique un peu court.

L’eau a coulé sous les ponts depuis le 1er album de Fate…la suite se faisant attendre, le groupe a quelque peu reformaté son style au profit de plus de dépouillement, impression renforcée par l’absence de leur scratcheur. Exit les exactions Dying Fetus-esques en solo, exit les voix gore. Maîtrisé du début à la fin (ambiances presque planantes par moments), leur set fut musicalement excellent, mais l’aspect scénique manquait de folie. Ce sera donc le seul regret concernant ce gig de Fate, les quelques extraits de ‘No Sense’ faisant tout de même leur effet.

Inhume : ce groupe grind hollandais peut paraître très commun sur disque, mais sur scène rien à dire, ça arrache grave ma couille (t’as vu) et c’est ce qui fait d’eux un bon groupe de grind, justement…complètement dingues, puissants et super détendus (ce qui ne gâche rien), les bataves se sont fait plaisir, se lâchant sans retenue, au grand bonheur de la fosse qui entre en fusion comme un seul homme. Une bonne demi-heure de pure violence sonore et physique, pour une belle ovation et une playlist sympathique survolant la carrière du groupe de ses démos au second album. Groetjes.

  

« Ladies and gentlemen, from Denver, Colorado, Cephalic Carnage !!!! ». Quelques minutes avant cette introduction, l’impatience et l’excitation qui précède le groupe pour sa première venue parisienne est franchement palpable…très attendus par une bonne partie de l’assistance, les CC n’ont pas déçu au regard des énormes espoirs placés en eux, c’est dire. Aussi cinglés qu’Inhume, sinon plus, CC nous ont aussi prouvé si besoin était leur grande maîtrise instrumentale entre les brûlots pur grind, tout ça malgré leurs tronches d’anti héros radicaux. La setlist était donc bien équilibrée, mais les titres les plus acclamés furent sans doute les extraits du petit dernier ‘Lucid Interval’, notamment le titre éponyme (fabuleux) et le final ‘Black Metal Sabbath’ (avec un faux délire corpse-paint de carnaval ironique à donf juste après avoir demandé au public s’il aimait le BM, certains répondant par l’affirmative…énorme). On a également eu droit à une reprise à peine parodique de leurs potes de label, The Dillinger Escape Plan. CC nous a bien fait marrer avec son attitude, et nous a transporté avec sa musique vraiment hors normes. Après 40 minutes d’excès et de bordel absolu sur scène comme dans la fosse, le groupe débranche mais les happy few présents ce soir n’ont qu’une envie, les revoir le plus vite possible. Inutile de dire que ce concert restera dans les an(n)ales. KVLT comme diraient certains lol.

  

On ne pourra malheureusement pas en dire autant du concert d’Exhumed…le matos ayant quelque peu morflé durant le set de Cephalic, une des grattes connaîtra des problèmes d’extinction de voix pendant le set. N’étant en plus pas fan de ce groupe limite rip off de Carcass, on peux pas dire qu’ils m’aient enthousiasmé ce soir là, avec une présence scénique assez conventionnelle et peu communicative. Le set faisait la part belle au dernier album, dont les titres de 7 minutes très typés Carcass période ‘Necroticism’ (bah oui) étaient difficiles d’accès, qui plus est avec une interprétation dénuée de folie. Voilà. Ha non, à noter à la basse un gratteux d’Impaled, sûrement pas dépaysé le gars…

Torture Géniale