MONSTROSITY + DEEDS OF FLESH + VILE + IMPALED

Le Nouveau Casino, Paris, 10/04/2006
 

Disons le d’entrée de jeu, c’était clairement pour Deeds Of Flesh que j’avais fait le déplacement, les ayant ratés lors de leur dernier passage parisien. Peut être un peu pour Vile aussi, dont j’avais acquis le 2ème album il y a quelques années, il ne m’a pas plus marqué que ça mais en live ça pouvait être intéressant.

Je ne savais pas qu’Impaled était à l’affiche, et c’est à la fin de leur set que je débarque. Les premières secondes j’ai cru que c’était Vile qui jouait, puis j’ai cru à un groupe de reprises de Carcass. A la vision du backdrop éponyme d’Impaled au fond de la scène, mes yeux m’informent qu’il s’agit en fait d’Impaled, mais mes oreilles ne m’avaient en fait pas vraiment trompé…quelques minutes plus tard, j’entends ‘Thank you sick fuckers this our last song for tonight’ ou quelque chose du genre, c’est bien, malgré mon retard je n’ai rien raté.

Vile entre donc en scène. Dès les premières minutes de leur balance, je me doute que le son ne va pas être génial. Intuition encore une fois confirmée, les guitares sonnent brouillon à souhait, tout comme la plupart des groupes de death utilisant des 7 cordes. Vivement que cette mode passe un jour, je trouve que ça nuit franchement à l’intelligibilité des groupes en live, à de rares exceptions près genre Morbid Angel. A moins que ce ne soit l’effet recherché ? Bref, les musiciens mettent du cœur à l’ouvrage, visiblement heureux d’être là malgré le peu de monde (150 personnes à vue de nez) présent. Les extraits de ‘Depopulate’ semblent les plus appréciés par le public. Le bassiste est visuellement impressionnant, son jeu est assez spectaculaire à regarder et sa présence scénique à l’avenant. Je dis visuellement, parce qu’en fait je ne l’entendais pas plus qu’un pet de moustique au milieu d’un ouragan. Le chanteur en impose aussi, mais sa présence et les phrases qu’il adresse entre les morceaux sont très cliché. Le gratteux soliste pas dégueulasse non plus. Musicalement, quelques mélodies et grooves sympas surnagent tout de même du magma sonore, le groupe étant beaucoup moins linéaire que la moyenne des groupes de brutal death. Un concert tout de même plaisant au final. Qu’ils me virent juste ces putain de guitares 7 cordes et ce sera nickel.

Enfin la vraie tête d’affiche selon moi. Dans des conditions sonores identiques, Deeds Of Flesh va pourtant nous assener un set impitoyable de puissance et de rigueur. Ici, chaque note est audible, on sent des types jouer de la musique et non pas un espèce de gros brouhaha obscur. C’est vrai que les dernières productions de Deeds (à partir de ‘Mark Of The Legion’, en gros) pêchent un peu par manque de naturel dans le son. Ajouté à une certaine routine dans leur style, j’ai plus ou moins arrêté de les suivre. Je me rends compte de mon erreur : Deeds Of Flesh tombe certes un peu dans la répétition, mais son style est absolument unique et inimitable. Les compositions épiques de ‘Path Of The Weakening’, majoritairement représentées ce soir, prennent une dimension grandiose en live, avec ce son brut, sec, clair, sans fioritures, garanti 0% matières grasses. Excellent, très original. On ne fait même plus attention au niveau des musiciens pour se retrouver plongé corps et âme dans l’atmosphère unique de ces morceaux : la marque des grands. Que dire, c’est un pur moment de bonheur d’écouter ces versions enragées de ‘End Of All’, ‘Mark Of The Legion’, ‘Indigenous to the Appalling’…plus les nouveaux titres que je ne connaissais pas, mais qui le font grave sur scène !! Que dire de plus, va falloir me repencher sérieusement sur ce groupe !

Difficile pour Monstrosity de passer après un set aussi proche du parfait. La dernière fois que je les ai vus remonte tout de même à 2002, et je m’étais un peu fait chier. Des musiciens un poil poseurs et arrogants, des compos conventionnelles…compensées par des reprises de Slayer d’ailleurs. Dès que le chanteur met les pieds sur scène, le ridicule s’empare du groupe. Un look à la Misfits, l’auto-dérision et le charisme en moins, agrémenté d’un gros crucifix en bois qui me fait penser aux marmots qui chantent des cantiques les soirs de Noel. Ajoutez-y une voix limite qu’il utilise invariablement pour ses parties vocales, pour les mêmes phrases stupides entre les morceaux (‘you guys fucking rule’ ‘you sick motherfuckers’ etc), ou même pour des ‘Hey ! Hey ! Hey !’ en total décalage avec l’attitude du groupe, son style musical et surtout le peu de public présent, et vous obtenez une catastrophe scénique comme j’en ai tout de même pas vu souvent. A côté, les gratteux jouent bien certes, mais ce spectacle est tellement insupportable que je me barre au milieu du 3è titre, préférant rester sur un bon concert, celui de Deeds Of Flesh œuf corse. T.G.